Les entrepreneurs ont un profil particulier…
Yannick : On retrouve beaucoup ce cliché qui est de se dire : “on est entrepreneur ou on ne l’est pas”. Comme si c’était une caractéristique qu’on a à la naissance ! Je crois qu’il n’y a pas une définition de l’entrepreneuriat, il y en a 10 000. On peut très bien devenir entrepreneur même en ayant cette croyance limitante. C’est ce que j’ai fait ! J’étais persuadé qu’une sorte de malédiction accablait ma famille, car aucun de leurs projets entrepreneuriaux n’a marché. Donc, je ne suis définitivement pas né entrepreneur, et j’ai grandi avec cette croyance limitante. Pourtant, ça me passionnait. Alors je me suis formé, et j’ai découvert que comme tout, ça s’apprend ! Ce genre de croyance est lié à notre relation avec la notion de talent. On croit souvent à tort que c’est inné, mais les recherches prouvent le contraire, le talent est le résultat d’une construction. Pour moi, le talent, c’est l’addition : d’aptitudes naturelles à l’amour qu’on investit dans ce que l’on fait.
Ce qui fait l’entrepreneur n’est pas une liste de caractéristiques figées, c’est l’amour.
À tous ceux qui sont curieux sur ce thème, je recommande vraiment la lecture du Talent Code de Daniel Coyle, qui a beaucoup contribué à ouvrir ma perspective sur ce thème.
2 Je crois que pour être entrepreneur, il faut aimer le risque, et je ne veux pas perdre ce que j’ai !
Yannick : Il faut vraiment se sortir ce cliché de la tête ! On ne se lance jamais sans avoir une très bonne idée à la fois de ce qu’on peut gagner et de ce qu’on peut perdre, sinon, ce serait sacrément irresponsable !
J’ai reçu un enseignement qui m’est très précieux sur ce sujet que j’aimerais vous partager. Je le dois à Maithé, mon amie et mentor : le plan ABC. Je vous explique. Pour moi, préparer un projet d’entrepreneuriat c’est comme jouer une pièce à la fête foraine : tu as un jeton qui te donne la possibilité de jouer pour arriver au niveau supérieur (je suis un gamer dans l’âme !).
Avant de me lancer dans la partie, je prends toujours le temps de définir les plans A, B, et C. L’enjeu est d’évaluer le coût de cette pièce et les différents scénarios possibles. • Le plan A : c’est mon projet réussi, si tout se développe sans accrocs.
Dans le plan A, je définis ce que je vais gagner grâce à ma pièce. C’est cet objectif que je dois accrocher sur mon tableau de vision pour me motiver.
Le plan B : c’est ce que je ferai si tout ne se passe pas comme prévu. On s’éloigne de la perfection du plan A, et on entre dans l’univers des possibilités.
Et le plan C : c’est ce que je ferai si tout foire. Pour préparer un plan C, tu te demandes : que se passe-t-il si je perds ma pièce ? Combien coûte-t-elle (quel est le prix à payer) ? Est-ce que cette pièce que je veux jouer est celle qui me permet de manger, est-ce que la perdre me mettrait en danger ? Ou est-ce que j’ai la possibilité de jouer cette pièce avec suffisamment de ressources derrière pour pouvoir Fais la liste des idées reçues que tu as quant aux caractéristiques “nécessaires” pour être entrepreneur, et compare-les avec les entrepreneurs que tu admires. Se sont-ils posé autant de questions ? Quelles ressources avaient-ils au début ?
Astuce pour ceux qui ont cette croyance tenter le coup, et peut-être obtenir quelque chose de très chouette ? Il faut absolument calculer ce plan C, car on doit savoir si on peut survivre à un problème ou pas. De cette manière, on est préparé au pire, et si c’est trop risqué, on fait autrement. Si nos plans A et B ne marchent pas, ce n’est pas forcément la fin ! Parfois, on peut se permettre de jouer, perdre, et rejouer directement… Dans d’autres occasions, il faut attendre un peu, le temps de se payer une autre partie. La pièce, c’est du temps ou de l’argent.